Saint-Nazaire

 le POI appelle à la « nationalisation du chantier naval maintenant »

s'informerLe comité de Saint Nazaire (Loire-Atlantique) du POI a tenu une conférence de presse hier, 29 novembre,  pour lancer une alerte sur l’avenir du chantier naval STX. Il présente aux élus et aux partis se réclamant de la défense des travailleurs un appel pour réaliser l’unité et mobiliser la population pour sa nationalisation.

« La situation du Chantier Naval continue de se dégrader dangereusement, constate le texte du POI. Le chômage partiel frappe plus de la moitié des salariés. Les licenciements et fins de contrats se multiplient dans les entreprises sous-traitantes. »

Il souligne que « l’actionnaire majoritaire (à 67 %) coréen STX laisse mourir à petit feu » le chantier et avance qu’il faut « sauver le dernier grand chantier naval français et tous les emplois directs et indirects qu’il génère ».

Le texte en appelle à la « nationalisation du chantier naval maintenant » et au gouvernement qui « doit prendre toutes ses responsabilités » car, insiste-t-il, « il y a urgence ».

Le comité du POI analyse la nationalisation comme incontournable car, fait-il valoir, on ne peut pas s’en remettre aux marchés et à la « concurrence libre et non faussée » des traités européens.



Lettre ouverte à la section PCF de Saint-Nazaire

Saint-Nazaire, le 15 Novembre

            Chers camarades,

Les représentants de nos deux organisations se sont rencontrés le 22 Octobre dernier afin de discuter d’une initiative visant à mobiliser la population de la région nazairienne pour défendre le Chantier Naval dont l’existence même est gravement menacée.

A la suite de cette rencontre et après discussions dans vos instances, vous nous avez, par la voie de votre secrétaire, répondu que :

« Nous avons discuté de notre participation à votre pétition "Nationalisation du Chantier Naval maintenant !"

Nous continuons de penser que la mise en avant de cette seule exigence de nationalisation est trop réductrice et ne peut à elle seule défendre et développer la construction navale. La diversification de la production de navires, la création d'un pôle public bancaire pour permettre la mise en place d'une nouvelle politique du crédit favorisant l'emploi, la protection de l'environnement (développement et sécurisation du transport maritime), des droits d'intervention et de décision des salariés dans l'entreprise sur les choix industriels sont des exigences que nous voulons rendre visibles pour mobiliser la population.

Notre décision ne nous empêchera pas de mener ensemble les combats à venir contre les politiques d’austérité et de reculs démocratiques en France et en Europe. »

Le comité POI de Saint-Nazaire a discuté de votre réponse. Nous notons positivement que votre position n’est pas un rejet total de cette exigence, essentielle de notre point de vue, de la « nationalisation » du chantier naval.

C’est pourquoi, afin de partager cette discussion le plus largement possible, le comité POI de Saint-Nazaire a décidé de vous répondre par la voie d’une lettre ouverte.

Comme notre délégation l’avait indiqué à vos représentants le 22 octobre dernier, les questions suivantes se posent : Peut-on s’en remettre « aux marchés », peut-on s’en remettre au groupe coréen STX (actionnaire majoritaire) pour sauver le chantier naval de Saint-Nazaire et le sortir du marasme dans lequel ces mêmes « marchés » et groupe coréen STX l’ont mis ?

Poser la question, c’est déjà y répondre : bien évidemment non !

En conséquence, l’Etat n’est-il pas le mieux à même de sauver le chantier naval d’une mort programmée par les « marchés » ? C’est d’ailleurs ce que considère l’ensemble des organisations syndicales du chantier naval et départementales lorsqu’elles se sont adressées, à plusieurs reprises depuis le mois de Mai , au gouvernement en revendiquant « que l’Etat prenne toutes ses responsabilités y compris en devenant l’actionnaire majoritaire ».

Dès lors, la « nationalisation » du dernier grand chantier naval français nous semble la première des conditions pour le sauver et pour imposer « la diversification de la production de navires » que vous soulignez à juste titre.

Qu’il faille agir pour aussi « la création d’un pôle public bancaire », ou mieux pour la nationalisation des banques nous semble également évident.

Cette exigence, cette revendication de « nationalisation » est posée dans d’autres secteurs industriels essentiels et par des militants et organisations d’horizons divers.

Ainsi, face à la décision d’ArcelorMittal de fermer les hauts fourneaux de Florange, le journal l’Humanité du 27 septembre nous informe que, « De leur côté, la CGT et FO ont appelé à une nationalisation de l'usine ».

De même, face à la liquidation judiciaire de la raffinerie de Petroplus de Petit-Couronne en Seine Maritime, un article publié le 16 octobre sur le site d’Europe 1.fr nous informe que :

« L’élu socialiste Emmanuel Maurel estime dans un communiqué que "l'Etat ne doit pas laisser fermer la raffinerie Petroplus". Sa solution ? "Il convient (...) de procéder à la nationalisation de cette raffinerie qui ne doit pas coûter très cher au regard de sa fermeture annoncée". Un appel soutenu par Marie-Noëlle Lienemann, autre membre de l’aile gauche du PS. Pour la sénatrice socialiste de Paris, "il faut envisager la nationalisation immédiate, fut-elle transitoire, afin de sauvegarder l'emploi et l'outil, engager sa modernisation et structurer la filière".

Sur son site internet, la fédération PCF de Seine maritime déclare que :

« Le gouvernement et le Chef de l’Etat doivent prendre toute la mesure de l’urgence et agir pour permettre la pérennisation de l’activité de raffinage sur le site de Petit-Couronne, en allant s’il le faut jusqu’à la réquisition du site et la nationalisation de l’entreprise. »

De même, sur le site de la fédération PCF de Seine Saint-Denis, dans article en date du 16 septembre 2009 sous la rubrique idées, nous pouvons lire, à juste titre, que :

« Le grand patronat et le gouvernement s’intéressent, eux, à la propriété du capital, car ils savent que celui-ci fonde leur puissance ; il suffit pour s’en convaincre de lire les quotidiens. Dès lors, comment considérer que l’on pourrait mettre en œuvre une politique de réel changement progressiste sans s’attaquer au fondement de cette domination, sans réaliser une véritable appropriation sociale, basée sur une large propriété publique complétée de mesures coercitives en matière d’emploi, de salaires, de formation, d’investissement, de recherche-développement, de coopération, d’un véritable statut du travail salarié ? On évoque timidement la mise sous tutelle d’entreprises fautives, on revendique la présence des représentants de l’État dans les banques et entreprises bénéficiaires de fonds publics. Ce serait la moindre des choses, mais c’est tout à fait insuffisant. Il faut commencer par nationaliser dans les conditions d’une effective appropriation sociale telle que précédemment définie. ... Dans le passé, les plus grandes réalisations industrielles, les meilleures stratégies de gestion ont été le fait des entreprises publiques : EDF, GDF, la SNCF, l’industrie aéronautique et spatiale, le CEA, le CNRS, etc.»

Nous pourrions ajouter : et les meilleurs statuts et avancées sociales pour les salariés de ces entreprises publiques.

Enfin, comment ne pas souscrire au discours prononcé par B. Frachon (co-secrétaire général de la CGT) lors du CCN de la CGT du 27 mars 1947, qui déclarait :

« Il faut soustraire l'économie nationale à la dictature des trusts qui ont conduit notre pays au marasme et à la défaite. Sans cela, pas de redressement possible, pas de liberté, pas d'indépendance. Pour atteindre ce résultat il faut que les monopoles de fait deviennent la propriété de la nation et soient gérés par elle. Cela nécessite la nationalisation des grandes banques, des assurances, des compagnies d'électricité, des houillères, des mines de fer et de bauxite, des raffineries de pétrole, des transports maritimes, terrestres et aériens, de la sidérurgie, des grandes entreprises, de la grosse construction mécanique, de la grande industrie chimique... ».

Pour conclure, quand Arnault Montebourg, ministre du « Redressement Productif » déclare, tant à propos du chantier naval de Saint-Nazaire que des hauts fourneaux de Florange et de la raffinerie Petroplus, que « la nationalisation n’est pas à l’ordre du jour », il fait allégeance à l’Union Européenne et à tous les traités européens successifs qui interdisent aux Etats toute nationalisation au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Tout comme en ratifiant honteusement le traité européen TSCG et la « règle d’or », le gouvernement Hollande-Ayrault fait allégeance à l’Union Européenne, aux traités européens et aux politiques d’austérité exigées de la Troïka (UE, BCE et FMI) !

Exiger la « nationalisation » du dernier grand chantier naval, c’est combattre pour sa sauvegarde, c’est aussi concrètement combattre pour la rupture avec la Troïka qui affame les peuples.

Nous ne doutons pas que sur ces questions essentielles pour les travailleurs et la population nous parviendrons à combattre ensemble pour la « nationalisation » du chantier naval.

Recevez, chers camarades, nos salutations fraternelles.

Le Comité POI de Saint-Nazaire

Deux commandes annulées :

 l’avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire en danger

     L’armateur norvégien Viking River Cruises a annulé dernier son intention de commander deux navires aux Chantiers STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Le contrat annoncé en décembre était soumis à une clause suspensive : le bouclage du financement par les banques.

      Les conséquences sur l’avenir du dernier grand chantier naval français sont graves. La commande de ces deux navires devait procurer environ quatre millions d’heures de travail.

    Le 29 mars dernier, la direction des Chantiers avait déjà annoncé 9 100 jours de chômage partiel, pour cause de sous-charge de travail. Après la perte des commandes des deux navires de Viking, elle a annoncé au comité d’entreprise un total de 11 770 jours de chômage partiel pour avril, mai, juin: 25 % des 400 salariés des bureaux d’études travaillaient déjà sur la commande annulée. 60 % de ces jours concerneront les ouvriers et 40 % les administratifs, techniciens et agents de maitrise.

    STX France, dernier grand chantier naval français, est détenu à 33,3 % par l’État et à 66,6 % par STX Europe, filiale du sud-coréen STX Shipbuilding. Il emploie 2 100 salariés et 4 000 pour la sous-traitance.


     Les deux paquebots MSC actuellement en construction seront livrés respectivement en mai et mars ainsi que le petit navire de luxe Europa 2. Au printemps , il ne restera plus que les 2 BPC russes qui représentent 20 % de la charge de travail annuelle.

     Un an s’écoule entre la commande d’un navire et la montée en charge de travail.


20 mars

Université de Nantes :


Le vote du budget ou les conséquences néfastes

de l’autonomisation des universités

 

         La presse locale et nationale a beaucoup écrit sur ces universités françaises aux budgets déficitaires, parmi lesquelles celle de Nantes. L’application de la loi « relative aux libertés et responsabilités des universités » (loi LRU), promulguée le 10 août 2007, est ici bien évidemment en cause. En vue de réduire son propre déficit budgétaire tout en livrant progressivement les universités à la logique concurrentielle, conformément aux exigences de l’Union européenne, l’Etat a transféré aux universités une « autonomie » budgétaire et salariale sans leur attribuer les compensations financières correspondantes.

      Après avoir émis le souhait en novembre 2011 d’adopter un budget en déséquilibre, le conseil d’administration de l’Université de Nantes a finalement adopté un budget équilibré avec 18 pour et 9 contre. Officiellement, il s’agit par ce vote d’échapper à la tutelle administrative du recteur qui aurait taillé à la hache dans les dépenses de l’université.

           Résultat : c’est en toute autonomie que le conseil d’administration de l’Université de Nantes met lui-même en place un plan de rigueur, permettant de combler le déficit de 4 millions d’euros par :

-  La réduction de 20 % des heures complémentaires ;

-  La suppression des formations à faibles effectifs ;

-  La baisse des prestations de fonctionnement ;

Le gel d'investissements et de travaux.

        Déjà, certaines voix au sein de l’Université estiment que les étudiants ne contribuent financièrement pas assez à son fonctionnement…

       Cette situation exige une seule réponse : l’abrogation de la LRU. Il ne s’agit pas en effet de se contenter d’une critique formelle de la politique gouvernementale, à l’instar d’Yves Lecointe, président sortant de l’Université de Nantes, et des membres du CA ayant adopté le budget .

       Il est nécessaire immédiatement de dire NON au plan quinquennal -2016 qui réduit l’offre de formation, NON au plan de rigueur adopté pour , NON à la baisse des salaires et à la suppression des postes, NON à l’augmentation prévisible des frais d’inscription !

    Au-delà, le Parti Ouvrier Indépendant (POI) pose clairement la question de la rupture avec l’Union européenne et le chantage de la dette publique, dont les termes seront aggravés par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire (TSCG), signé le 2 mars dernier par les chefs des Etats membres de l’Union européenne. Le POI est engagé à ce titre dans une campagne massive contre la ratification du TSCG, censée intervenir après l’élection présidentielle.

     Ce sont les revendications de base pour dire OUI à l’Université républicaine.


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